Présentation de notre expert en prévention: Paul D. Nussbaum, Ph.D.

Paul Nussbaum

Paul D. Nussbaum, Ph.D. , est président du Comité consultatif de prévention de notre organisation sœur, l’Alzheimer’s Foundation of America, ainsi que neuropsychologue clinique et professeur agréé adjoint de neurochirurgie à l’École de médecine de l’Université de Pittsburgh. Consultant international en santé du cerveau, il a publié de nombreux articles évalués par des pairs et est l’auteur de « Your Brain Health Lifestyle ». Il est également l’agent scientifique principal de Fit Brains, un programme en ligne sur la santé du cerveau.

 

 

Le cercle en pointe de tarte : une approche intégrée à la santé du cerveau

Le cerveau humain est enfin devenu un sujet qui retient l’attention de la société. La recherche nous a enseigné que notre cerveau est extrêmement dynamique, qu’il se réorganise et demeure malléable pendant toute la vie. Nous avons même découvert que le cerveau humain peut produire de nouvelles cellules dans une structure cruciale pour l’apprentissage et la mémoire (hippocampe). Nous avons en effet commencé à prendre conscience du fait que le cerveau humain constitue le plus grand système jamais conçu dans l’histoire de notre univers.

Nous avons la chance d’avoir un corps équipé d’un tel système complexe. Pesant de 900 à 1 800 g (deux à quatre livres), constitué de près de 60 pour cent de lipides et exigeant 25 pour cent du sang et des éléments nutritifs de chaque battement du cœur, notre cerveau a besoin d’une attention spéciale et exige une telle attention. On pense aujourd’hui que notre cerveau peut être façonné pour être en santé, qu’il est possible d’adopter un style de vie qui favorise la santé du cerveau et que ce choix de vie contribuera probablement à retarder l’apparition de maladies neurodégénératives.

Les avantages du choix d’un mode de vie sain pour le cerveau s’expliquent sur le plan neurophysiologique par ce que l’on appelle la « réserve cérébrale ». Cette notion se rapporte au fait que le cerveau humain réagira positivement à un environnement enrichi qui favorise des stimulus complexes et nouveaux. Il produira des cellules cérébrales et de nouvelles dendrites (parties en forme de branche d’arbre d’une cellule cérébrale) se multiplieront et chercheront à se connecter chimiquement à d’autres cellules cérébrales. Il en résultera la formation d’un dense réseau dendritique qui protègera dans une certaine mesure le cerveau de la maladie et de dégénération.

Si les études ont montré un lien positif entre des éléments de style de vie comme l’exercice, la consommation de poissons gras, la stimulation mentale, la socialisation et la réduction du stress, et la diminution du risque de démence, il se peut qu’une approche globale comportant de multiples habitudes de vie soit la meilleure pour la santé générale du cerveau.

J’ai publié un style de vie qui préserve la santé du cerveau se divisant en cinq secteurs ou « pointes de tarte » : (1) activité physique, (2) stimulation mentale, (3) socialisation, (4) nutrition et (5) spiritualité. Chaque secteur comporte plusieurs comportements de base dont on sait qu’ils contribuent à réduire le risque de démence et promeuvent la santé du cerveau pendant toute la vie.

Ces cinq secteurs sont fondés sur la structure et la fonction du cerveau. Par exemple :

Ce style de vie apporte beaucoup plus au cerveau et le stimule bien mieux que la seule consommation de poisson ou l’exercice seul ne peut le faire. Cela est attribuable au fait que le cerveau humain ne fonctionne pas suivant un mode « cloisonné ». C’est-à-dire que le cerveau humain intègre un apport multisensoriel et s’en sert pour créer et même éprouver du plaisir. Le cerveau est vraiment comblé lorsque l’apport qu’il reçoit provient de multiples voies sensorielles. Un style de vie qui comprend plus qu’un seul des cinq éléments mobilise simultanément plus d’un élément et est maintenu toute la vie sera le plus bénéfique pour la santé du cerveau.

Il est temps que notre société reconnaisse le miracle que représente le cerveau humain, qu’elle offre une éducation de base sur le cerveau aux jeunes enfants, qu’elle adopte des politiques qui renforcent un style de vie sain pour le cerveau, qu’elle inclue le style de vie dans les programmes de santé et de bien-être, qu’elle incorpore la santé du cerveau aux régimes d’assurance et qu’elle applique nos connaissances sur la santé du cerveau à la vie quotidienne (soit, les restaurants et les magasins d’alimentation devraient placer de petites icônes du cerveau à côté des aliments bons pour la santé du cerveau).

Le plus important est que les gens adoptent de manière proactive un style de vie sain pour leur cerveau, produisent une réserve cérébrale et fassent de leur mieux pour éviter que des maladies dévastatrices comme la maladie d’Alzheimer ne les privent d’une partie de leur vie.


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